Tandis que les vacances approchent, l’IP tracking a le vent en poupe. Nombreux sont les internautes qui, au moment des réservations, effectuent des recherches comparatives sur différents sites de vente en ligne, afin de trouver le billet au meilleur prix. Et tout aussi nombreux sont les internautes qui s’étonnent de voir les prix fluctuer à la hausse d’un jour à l’autre. Ce phénomène est loin d’être le fruit du hasard: c’est une manifestation de ce qu’on appelle l’ « IP tracking ».
Ce traçage de l’adresse IP fonctionne de la manière suivante: lorsque l’internaute se rend sur un site de vente de voyages en ligne pour consulter les tarifs pratiqués, ses identifiants de connexion vont être collectés par les cookies et enregistrés par le site. Celui-ci va mémoriser sa recherche et l’associer à l’adresse IP du terminal qu’il utilise (ordinateur, téléphone). De sorte que si l’internaute quitte le site et s’y reconnecte ultérieurement depuis le même terminal pour effectuer une requête identique, le voyagiste pourra le repérer et lui proposer un prix plus élevé. Le client, par peur de voir les places se raréfier et les prix augmenter encore davantage, sera ainsi poussé à l’achat.
La pratique est ancienne mais a récemment fait parler d’elle. Depuis que Viviane Reding a annoncé le 12 mars dernier, au nom de la Commission européenne, qu’une adresse IP était bien une donnée à caractère personnel, l’IP Tracking est entrée dans le collimateur des autorités nationales de protection des données personnelles.
Interrogée sur la licéité d’une telle pratique au regard de la collecte des données personnelles, la CNIL a annoncé le 13 mai 2013 qu’elle s’attacherait à déterminer l’opportunité d’engager des actions à l’encontre des opérateurs concernées, et ce en étroite collaboration avec la DGCCRF. En effet, pour la CNIL, ce procédé « doit être appréhendé sur le fondement des pratiques commerciales déloyales régies par l’article L. 120-1 et suivants du code de la consommation ».
Affaire à suivre!